Aux premières loges

Documentaire / 2011 - 52 min

Sous les auspices d’un organisme Hlm qui gère treize mille logements en Ile de France pour une trentaine de milliers d’habitants, vit une communauté informelle d’une centaine de gardiens, chacun logeant sur le site dont il a la charge. Cités, immeubles, sites, barres, résidences diffèrent mais sont généralement ancrés en zone urbaine sensible. Sur le terrain, les gardiens sont aux premières loges. Il y a Aïcha à Fresnes, Nadine à Villiers le Bel, Lucie à Blanc-Mesnil, Eduardo à Clichy sous bois. De part et d’autre de la banlieue, les gardiens forment une communauté invisible et soudée. Ils communiquent entre eux, utilisant l’écrit (via internet) et la parole (le téléphone). Ils se retrouvent aussi au siège de la société ou bien « entre amis ». Les histoires de locataires et de vie se croisent sous leur regard : un accident, un incendie, une inondation, une crise, une banlieue qui s’enflamme mais aussi un accouchement subit, une fête, des séances d’entraide émouvantes et une cité qui sera peut-être démolie et qui se cherche un avenir…

 

DOCUMENTAIRE
Année : 2011
Durée : Cinquante deux minutes

Un film de Frédéric Compain

Image : Pierre Boffety
Son : Laurent Malan
Montage : Florence Bresson
Mixage : Auvitec/ Mathieu Cochin
Musique : Pierre Lemarchand

Production : Via Découvertes

 

© Via Découvertes- France2 – Fance 2012

 

« Devant la caméra de ce réalisateur expérimenté, « les gardiens » diffusent leur humanité en des lieux qui en manquent foncièrement. Ils endossent un costume bien large pour leurs épaules. « Il faut vraiment avoir un gros cœur pour tout accepter » confie l’un d’entre eux. »
J-B de Montvallon – Le Monde

« Aux premières loges », diffusé mardi 1er mai sur France 2, montre un pays que chacun croit connaître même s’il n’y habite pas. Celui où la caméra entre en contre-plongée pour faire mesurer la hauteur d’une barre d’immeuble, où elle se faufile dans des caves obscures, entre des murs sales. Mais en prenant comme guides les gardiens de ces cités, Frédéric Compain en donne une image à la fois plus lucide et moins désespérante que le cliché habituel.

D’abord, ils sont tous heureux de faire ce métier. « C’est ma passion », affirme Djilali ; « J’aime travailler ici, même si c’est pas facile », confie Aïcha, qui prend la peine de lire les graffitis avant de les effacer. « Robinson demanda à Zoé de la croire et Robinson crut Zoé », déchiffre-t-elle, presque fière de ces vandales un peu poètes. Du Val-de-Marne à la Seine-Saint-Denis, les gardiens employés par l’organisme Toit et joie constituent une petite famille avec sa mémoire, ses histoires : « Tu te souviens, le jour où M. Chenu a trouvé un bébé dans une poubelle ? » « Tu sais que Lucie a accouché une de ses locataires ? »

Les locataires, on les voit peu, mais on lit le courrier qu’ils adressent à Toit et joie : « La gardienne a mis des micros partout… » « Je ne dors plus depuis que je sais que notre gardien part à Nice. Il faut que le prochain soit musclé et poli, serviable et pas trop bavard… »

« Quand ils se retrouvent dans des séances de formation pour simuler l’explosion d’une chaudière ou apprendre à rédiger des rapports « précis, concis et objectifs », les gardiens partagent aussi leurs difficultés : pour les habitants, « on est un peu électricien, un peu plombier, un peu gardien de la paix, et c’est pas ça », soupire l’une. « L’agressivité, la plupart du temps, on encaisse », explique l’autre. Mais il faut voir le désarroi de Nadine découvrant que sa corporation est désormais autorisée à s’armer d’un bâton et d’un aérosol : « C’est n’importe quoi… » Celle que les enfants de sa cité surnomment en riant « la sorcière » préfère chanter : « La vie est belle, tous les jours, je sors les poubelles, yo ! » Alors la caméra se retire sur la pointe de son pied. Le ciel réapparaît au-dessus de la barre. Salut, la France des gardiens ! »
Isabelle Talès – Le Monde

« Avoir choisi comme marqueur de la société ces gardiens d’immeuble est une excellente idée. Sans éluder la situation dans les banlieues, le documentaire de Compain en montre également une autre facette sans misérabilisme ni fatalisme, parfois avec beaucoup d’humour. »
Le Figaro

Un émouvant plaidoyer pour l’ouverture et la mixité, signé Frédéric Compain, qui, à travers une succession de portraits nous ouvre les portes d’une communauté bien souvent peu connue voire mal perçue. »
C.B. –Le Parisien

S’il porte en creux un regard sur des cités trop souvent ghettoïsées et livre quelques beaux témoignages, le film n’échappe pas à une forme d’ode trop systèmatique au métier de gardien. »
Valérie Hurier – Télérama. 

Les concierges, tels que les ont décrits et représentés la littérature et le cinéma jusqu’aux années 1950, c’est du passé…/… Ce documentaire dans toute sa complexité nous fait découvrir un monde que l’on croyait connaître… »
Nouvel Obs « Temps forts Télévision » – Eric de Saint Angel

Après un documentaire sur Eads qui lui a valu le Prix franco-allemand des journalistes, après d’autres polémiques comme un documentaire sur l’affaire du sang contaminé qui n’a pas pu voir le jour, il en connaît un rayon en matière de censure déguisée. Quand on le présente, on aime parler de son ton caustique mais on rit souvent jaune…/… son film est un regard enfin intelligent sur ce qui se passe dans ces fameuses banlieues qui seraient devenues des zones de non droit. : Saint Denis, Villiers Le Bel.  C’est aussi une vision pleine de poésie et d’humour sur le quotiden de leurs habitants… »
Blog Vialation — Tentative d’épuisement d’un lieu du blog

 

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